Lorsque vous êtes débutant vous aurez du mal à expirer par le nez, mais au fur et à mesure de votre initiation, tout fumeurs expérimentés sait que les arômes d’un cigare changent radicalement lorsque la fumée est expulsée par le nez. On appelle cela, la rétro-olfaction. On va dans cet article voir, comment et pourquoi la rétro olfaction modifie les arômes, et on vous montrera bien sur comment mettre en place cette technique.
En abordant ce sujet, nous souhaitons souligner à nouveau que fumer un cigare ne doit pas impliquer l'inhalation de fumée dans les poumons. Il s'agit d'une pratique malsaine, qui peut plus facilement prédisposer une personne à la dépendance de la nicotine.
Le terme rétro-olfaction est une contraction de deux termes : olfaction rétro-nasale et expiration.
Pour vous répondre sur la question de comment la rétro-olfaction affecte l’expérience du cigare, nous devons d’abord examiner les sensations de base produites lors de la consommation de celui-ci. Lorsqu’on fume un cigare, deux de nos sens primaires sont stimulés : le goût et l’odorat. Ces deux sens se combinent pour produire ce qu’on appelle la “saveur”.
Le goût fait référence aux sensations qui découlent de la stimulation des papilles gustatives et des cellules réceptrices qui se trouvent sur la langue et dans la bouche. L’odeur fait référence à la sensation qui résulte de la stimulation des neurones olfactifs situés dans le nez, plus précisément le bulbe olfactif. Les particules dans l'air peuvent atteindre le bulbe olfactif par deux voies différentes : l'olfaction orthonasale (otho-olfaction) et l'olfaction rétro-nasale.
L'olfaction orthonasale fait référence aux sensations des arômes voyageant par les narines, jusqu'au bulbe olfactif. C'est ce que nous entendons généralement par "odorat". L'olfaction rétro-nasale fait référence aux sensations qui proviennent des arômes qui voyagent par la "porte de derrière", ou par l'arrière de la gorge dans la cavité nasale. Le but premier de l'olfaction rétro-nasale est d'agir comme un système d'avertissement de dernière minute au cas où vous seriez sur le point d'avaler quelque chose de nocif, mais les fumeurs ont exploité un secret peu connu, sous la forme de la rétro-olfaction, qui engage pleinement les sens olfactifs.
Comme l'illustre la ligne de la figure ci-dessus, le nombre de particules aromatiques qui atteignent le bulbe olfactif par olfaction rétro-nasale est normalement beaucoup plus faible que par olfaction orthonasale et, dans de nombreux cas, il peut n'y avoir aucune transmission de molécules. Les particules aromatiques transmises par l'olfaction rétro-nasale ont un canal plus petit pour se déplacer et doivent parcourir une plus grande distance. Cependant, en canalisant la fumée vers le haut par la cavité nasale et en l'expulsant par le nez, le nombre de particules aromatiques atteignant les nerfs olfactifs sera considérablement augmenté.
Différences entre l'olfaction orthonasale et rétro-nasale :
À ce stade, un fumeur de cigares novice peut se demander : "Pourquoi devrais-je faire l'effort d'apprendre à souffler la fumée par le nez alors qu'elle ne fait qu'entrainer le même effet que celui de faire entrer la fumée par le nez en la reniflant" ? En d'autres termes, l'olfaction orthonasale et l'olfaction rétro-nasale ne sont-elles pas simplement deux méthodes différentes qui ont le même résultat ? Il s'avère qu'il existe plusieurs différences importantes entre ces deux types d'olfaction qui pourraient affecter de manière spectaculaire le goût global d'un cigare.
Il s'agit avant tout de la différence de composition des particules aromatiques qui arrivent aux récepteurs olfactifs. Lorsqu'un fumeur de cigare aspire de l'air par olfaction orthonasale (c'est-à-dire en reniflant), il aspire à la fois les particules aromatiques de la fumée de cigare et les particules aromatiques d'autres objets du milieu environnant. Par exemple, en reniflant l'air qui l'entoure, il peut aspirer la fumée par son nez, mais aussi les particules d'arôme de l'eau de Cologne qu'il porte, les parfums des fleurs plantées autour d'un patio ou les odeurs corporelles d'autres fumeurs. Inversement, lors de la rétro-olfaction, seules les molécules aromatiques aspirées dans la bouche par la fumée du cigare atteignent les récepteurs olfactifs. Ainsi, la rétro-olfaction peut être considérée comme une forme d'olfaction plus pure.
Une deuxième différence est que les deux types d'olfaction créent une perception différente de l'endroit ou de la source d'où provient la stimulation olfactive. Dans les expériences de laboratoire, il est possible d'isoler les deux différents types d'olfaction en utilisant des tubes placés dans la bouche et la cavité nasale avec un endoscope. Grâce à ce dispositif, les particules aromatiques peuvent être envoyées dans la cavité nasale par le nez ou la gorge. Les résultats de ces expériences montrent que l'olfaction orthonasale déclenche la perception que la source de l'odeur est située dans l'environnement extérieur alors que l'olfaction rétro-nasale provoque la perception que les particules à l'origine de l'arôme sont dans la bouche.
Pour effectuer la rétro-olfaction correctement, vous devez d’abord suivre ces étapes attentivement :
La mise au point de cette technique nécessite généralement un peu de pratique. Au début, jusqu'à ce que vous ayez pris le coup de main, il peut être utile de souffler la plus grande partie de la fumée de votre bouche (70 à 80 %) avant de procéder à la rétro-olfaction.
Tout comme ces "clubs secrets pour hommes" que l'on voit dans les films où le videur ouvre la fenêtre et demande le mot de passe secret, la fumée de cigare a une "porte dérobée" secrète réservée aux initiés : la rétro-olfaction. La rétro-olfaction peut ouvrir au fumeur de cigares un tout nouveau monde de saveurs et d'arômes agréables, beaucoup plus intenses et riches. Alors, si vous ne l'avez pas encore trouvé, continuez de chercher la porte secrète du fumeur de cigares !
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